Fannie dans le pavillon des sciences

Fannie découvrit un nouveau pavillon. Elle y pénétra prudemment, se hissant sur la pointe des pieds à chaque nouvelle porte afin de se mettre à la hauteur de la vitre pour essayer de déterminer quelles matières on pouvait bien y enseigner. Après une dizaine de classe, elle dut se rendre à l’évidence : les classes étaient toutes semblables et n’étaient pas encore décorées. Il aurait donc été impossible de différencier une classe de Français ou de maths d’un local de chimie ou de musique.

Cependant, un peu plus loin dans le pavillon, Fannie finit par comprendre qu’elle était dans le pavillon qui allait bientôt servir pour l’enseignement des sciences grâce à la découverte d’un laboratoire. À première vue, il s’agissait d’un labo de chimie, à en juger par la manière dont la classe était équipée : des lavabos, un système de ventilation aussi sophistiqué, des entrées d’air et de gaz. Les armoires en vitres laissent voir du matériel de chimie comme des balances, des béchers, ainsi que des ballons gradués. Aucun doute, le collège était tout neuf, tout semblait être si bien construit, pensé dans les moindres détails qu’il ne pouvait en être autrement.

Il en était ainsi pour les 2 prochaines portes du même côté du couloir, alors que de l’autre côté il s’agissait de salles de classe. Les salles suivantes étaient des laboratoires de physique et Fannie ne put s’empêcher de remarquer à nouveau à quel point l’équipement était moderne; Même à cette distance, il était impossible de ne pas constater la qualité des multimètres qu’on voyait derrière les vitrines et la seule balance qui étant dans champ de vision avait un écran d’affichage tellement long qu’elle ne pouvait être qu’affreusement précise. Fannie avait déjà plein d’idées en tête quand elle quitta la fenêtre de la porte de ce laboratoire pour se diriger vers la sortie du pavillon.

Du moins, c’est ce qu’elle avait espéré : ayant aperçu un couloir perpendiculaire lors du chemin pour aller, elle continua de s’enfoncer dans le pavillon en pensant qu’elle allait sauver du temps. Hors, quand elle s’engagea dans ce qu’elle pensait être le couloir qu’elle avait aperçu auparavant, elle heurta de plein fouet une porte close et tomba au sol. Lorsqu’elle se releva, elle n’avait plus aucune idée de quel côté elle venait. S’aventurant dans la mauvaise direction, elle finit par tomber sur des escaliers et comprit donc qu’elle était complètement perdue. Elle n’avait plus aucune idée d’où se trouvait la sortie et s’imaginait déjà mourir de faim, de soif, de fatigue ou d’irradiations dues aux matières radioactives qui se trouvaient dans un tiroir des laboratoires de physique. Elle s’assit dans les escaliers en essayant de se remémorer les chemins qu’elle avait bien pu prendre pour se rendre où elle était, mais en vain. Elle se résolut donc à attendre que quelqu’un passe par là, en chassant du mieux qu’elle pouvait les images de sa propre mort qui se formaient dans sa tête.