Fannie arrive

‘’ Allez Fannie, tu dois y aller. ‘’

Mais Fannie ne semblait pas vouloir descendre de la voiture. À présent, elle n’avait plus du tout envie d’enseigner dans cette école. Elle était affreusement stressée, son esprit était rempli de doutes qu’elle s’empressa de partager avec Carine :

‘’ Et si les élèves ne m’aiment pas? Et si les autres professeurs ne me trouvent pas assez expérimentée, pas assez intelligente ou bizarre? S’il t’arrivait quelque chose pendant que je ne suis pas là? Si… ‘'

Mais Carine répondit d’une voix calme : ‘’ C’est normal que tu sois stressée. Mais je ne peux pas toujours être avec toi, il va falloir un jour ou l’autre que tu apprennes à voler de tes propres ailes. Maintenant, prends ton courage à 2 mains, descend de la voiture et entre dans le collège. Je sais que tu peux le faire. ‘’

Fannie lui lança un dernier regard avant de sortir du véhicule avec ses affaires; Un regard rempli de peur, de craintes, d’inquiétudes, un regard suppliant, implorant. Elle avait presque les larmes aux yeux quand elle regarda l’auto s’éloigner. Elle se sentait abandonnée, la seule personne en qui elle avait confiance venait de la quitter pour elle ne savait pas combien de temps. La prochaine fois qu’elle la reverrait, ce serait à Noël, dans presque 4 mois. 4 mois, qu’elle allait passer toute seule dans une école remplie d’inconnus, séparée de tout ce qu’elle connaissait, avec pour seul ami son journal. C’est avec très peu d’entrain qu’elle se rendit jusqu’à l’entrée du collège. Elle montra son invitation aux deux hommes qui gardaient l’accès. Ils fouillèrent son bagage et ne trouvèrent rien qui n’aurait pas dû s’y trouver. Elle demanda, d’une voix tremblante : ‘’ Je… heu… où est-ce que je… heu… trouve ma chambre? ‘’ Et la seule réponse qu’elle reçut fut : ‘’Aucune idée, débrouillez-vous comme tout le monde. Suivant! ‘’

Ne sachant trop quoi répondre, elle se contenta de trouver l'entrée de l'école dans le parc. N’ayant aucun sens de l’orientation, elle se promène longtemps avant de trouver l'entrée, et encore bien plus longtemps avant de découvrir l'emplacement du bureau de la sécurité.

-"Bonjour!"

Toujours de bonne humeur, Eikichi aimait être clair dans ses messages. Sa façon de débuter une conversation n'était pas la meilleur, mais, il ne s'en souciait pas. Alors qu'il venait de saluer la demoiselle qui devait être une autres des professeure, il s'étonna de voir qu'elle était bien différente de lui. Bien en ordre, mais tellement stressée. Il ne voulait pas lui faire faire le saut alors il essaya d'être moins direct.

- "Mon nom est Eikichi Onizuka, je serai le professeur de Matématique de ce collège. Vous êtes?"

Il garda un sourrir éclatant et un air bien veillant. C'était son air naturel, sans parler de celui qu'il avait en voyant une beauté fatale.

Elle avait vu l'homme arriver vers elle, en espérant qu'il ne l'avait pas vu. Elle savait qu'elle était perdue, mais préférais de loin garder cette information pour elle. Ses craintes se révélèrent être confirmées quand l'homme en question vint engager la conversation avec elle. C'était le professeur de maths, et il avait un nom exotique, il ne venait probablement pas du Québec. Tout en s'assurant de ne pas croiser son regard, elle décida de ne pas se montrer antisociale et lui répondit: ‘’ Heu... Bonjour monsieur... heu... Konuzika? Je suis Fannie, la… heu… professeure de physique. Heum, ça va aujourd’hui ? ‘’ Elle regardait ses propres pieds et se tortillait les mains, ses gants faisant un drôle de bruits en se frottant ensemble.

Son regard était rempli de vide. Il la dévisageait alors qu'elle évitait tout contact visuelle. À la réponse, il fit finallement un léger sourrir pour essayer de la réconforter.

-"Onizuka, mamzelle. Et pour répondre à votre question, aujourd'hui... ça va plutôt mieu que d'autre fois."

Il la regarda se tortiller et voyait qu'elle était mal à l'aise. il ne pensait pas une seconde qu'il pouvait être la source de ce malaise alors il pousuivit:

-"Vous chercher sans doute votre chambre pour y déposer vos choses. Si vous voulez, je vous aide à vous y retrouver, j'ai déjà fait un tour rapide. Il nous faut trouver les gardiens. Mais, maintenant que vous le dites, je crois avoir vue votre nom. Il suffit simplement d'avoir votre clé à présent."

Cherchant du regard l'endroit où pouvait bien se trouver les gardiens, Eikichi se mit sur la pointe des pied pour regarder le plus loin possible, ce qui ne lui apportait pas plus d'aide.

L’homme insistait pour rester avec elle, ce qui la mettait encore plus mal à l’aise. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il voulait l’aider, mais l’idée ne la charmait guère. Bien qu’elle ne fût pas elle-même un grand fan de mode, Fannie avait constaté que ses bottes contrastaient drôlement avec ses pantalons propres. Il semblait incapable de rester en place, gesticulait légèrement en parlant et en plus, ses bottes étaient détachées. Quand elle le vit se hisser sur la pointe de ses pieds, elle risqua un regard à son visage. Elle remarqua à la fois qu’il était très grand et qu’il avait les yeux bridés, ce qui expliquait d’où lui venait son étrange manière de parler. Elle semblait encore plus mal à l’aise, ses mains se tortillant encore plus rapidement qu’auparavant, regardant un peu partout autour d’elle tout au long de sa phrase :

‘’ Heum, c’est bien gentil de votre part de … heu… vouloir m’aider monsieur Kunoziwa, mais vos … souliers sont détachés… et je pense pouvoir me débrouiller pour… heu… trouver les gardiens. ‘’

Elle avait dit cela en se reculant imperceptiblement de deux pas. S’il pouvait prendre assez de temps pour rattacher ses bottines, elle essaierait de lui fausser compagnie. Fannie avait repéré un escalier non loin, elle s’y glisserait furtivement si elle jugeait avoir suffisamment de temps. L’homme ne lui inspirait pas confiance du tout.

Alors que Eikichi regardait au loins, son interlocutrice lui ontra ses espadrilles qui était délassé. Il fît mine de ren et poursuivit sa recherche. Après un instant, il y repensa et ça le dérengeais alors il les attacha. C'est alors que la demoiselle tentait de partir. Maintenant qu'elle glissait des regards vers lui, il s'étonna du front sans sourcils qu'elle avait. Il failli rester un moment souffle coupé mais tenta de cacher son désagrément. Elle voulait partir et il ne voulait aps la retenir alors il feinta de regarder si son deuxième lacet était attaché. Il prennait son temps comme si il ne voulait pas tomber. Lorsqu'elle fût à distance raisonnable, il parti de son côté.

-"Après on dit que je suis louche comme professeur..."

Son plan fonctionna à merveille; L'homme prit beaucoup de temps pour rattacher ses souliers et Fannie réussit à s’éclipser sans qu’il s’en aperçoive. Elle reculait en le regardant et quand elle vit qu’il commença à rattacher le 2e, elle monta silencieusement les marches et lui jeta un dernier regard avant de partir et elle le vit s’en aller en direction opposée, ce qui était quand même étrange. Après tout, ils étaient en train de parler, Kuwazinoski aurait dû se rendre compte que Fannie était partie. Elle se remit en quête de trouver le bureau de la sécurité.

* Peut-être a-t-il des troubles de mémoires ? Je lui demanderai la prochaine fois que je le verrai, s’il se souvient de moi bien sûr. Il va trouver étrange de se faire demander s’il a des troubles de mémoire par une parfaite inconnue. Je lui expliquerai qu’on s’est déjà rencontré auparavant et qu’il a oublié, il va comprendre. Sauf s'il oublie qu'il a des pertes de mémoire... Pauvre homme, sa vie doit être difficile. Peut-importe, je m’occuperai de ça quand j’aurai trouvé ma chambre. *

Elle fut très heureuse de ne pas avoir apporté plus de bagages quand elle trouva le bureau des agents de sécurité avec les bras endoloris.

*(Suite dans le Bureau de la sécurité)*